Cette vie d’artiste, elle est en réalité une seconde partie de vie, n’est-ce pas ?
En effet ! Je peins depuis quasiment trente ans, c’était un simple loisir que j’ai décidé de transformer en quelque chose de beaucoup plus concret en 2009. Après avoir été entraîneur de tennis, j’avais envie de laisser libre cours à mon imagination et à expérimenter l’univers de l’art … un pari osé mais pour lequel je me suis donné les moyens. Je me mis dans ma bulle et je me suis concentré pour progresser et acquérir en maturité dans mes réalisations. Je passais jusqu’à quinze heures par jour à peindre et à expérimenter diverses techniques de peinture. J’ai réellement ressenti la notion de travail en devenant un artiste car ça n’a pas été simple d’affiner mes œuvres pour trouver l’équilibre que je cherchais. Cela m’a pris plusieurs années avant de pouvoir construire et composer un tableau que je pouvais présenter sereinement et fièrement.
Comment avez-vous réussi à vous faire un nom dans le monde particulier de l’art ?
Tout a commencé en 2018 quand madame Jeanne Augier, propriétaire de l’hôtel Negresco et grande collectionneuse d’art m’a fixé un rendez-vous suite à un prospectus envoyé aux palaces de la côte d’azur. Je lui ai présenté 8 toiles, elle en a voulu une direct ! Elle était en train de remplir son chéquier, quand j’ai baissé le prix du tableau par 2, car je n’étais pas là pour l’argent mais pour son avis avisé. Après ce jour, j’ai eu le déclic… il me manquait la reconnaissance d’une personne extérieure à mon entourage pour me lancer et ce furent les mots de Jeanne.
J’ai ainsi intégré la fondation Negresco à Nice. Ce sont des moments indélébiles qui marquent une vie. Cette vie d’artiste me remplit de joie chaque jour et j’ai trouvé, avec le temps, ce naturel et cette spontanéité que je recherchais pour élaborer mes peintures. Je n’ai jamais cherché à copier les tendances et,bien au contraire, je me suis destiné à des réalisations plus complexes, qui nécessitent de la minutie, du détail et de la patience. C’est là où je me sens le plus à l’aise.
Vous êtes un artiste spécialiste du collage. En quoi cela consiste-t-il ?
Je m’inspire de tout l’affichage qui nous entoure. Je sillonne les rues et je récupère des morceaux d’affiches de spectacles et concerts principalement. Je m’inspire de cet existant, de cette matière papier, que j’entremêle par la suite. C’est ce lot de récup que je me challenge à faire exister ensemble en leur créant un nouveau décorum. Je vais jouer avec un mot ou une inscription, que j’associerai à un regard ou à un visage, tout en créant une unité et une harmonie dans les couleurs.
Je veux que mes collages soient vivants et emprunts de gaieté. C’est ce travail de fourmi qui me plaît. Je crée des tableaux totalement uniques ce qui me permet de pouvoir aussi répondre aux commandes des collectionneurs (Grégory réalise des oeuvres de 40 cm à 2 mètres de largeur).
J’ai vraiment eu cette chance d’établir un réseau et des connexions qui m’offrent l’opportunité de vivre de ma peinture et de ne plus avoir à courir auprès des galeries d’art pour le moment. Cette liberté est un vrai luxe que je savoure, on verra mes désirs futurs, tout peut évoluer !
Vous semblez totalement inscrit dans le moment présent mais avez-vous des envies futures ?
Vous mettez le doigt sur un projet pour lequel je me dédie depuis plusieurs mois… J’ai le souhait de mettre sur pied une exposition de portraits réalisés avec mon ami et artiste John Mejia. Nous avions collaboré ensemble lors du festival de Cannes 2023 et nous avions envie de réitérer l’expérience et, surtout, je ressentais le besoin de développer un projet tourné vers les autres et non plus simplement tourné autour de ma peinture. Il m’a semblé important de mettre en lumière des personnes aux parcours de vie quelque peu semés d’embûches mais qui ont eu l’envie de prendre la vie à contre-courant en se relevant d’épreuves éprouvantes. Cette vingtaine de personnalités, que j’ai découvertes par le biais de podcasts et d’articles de presse, écoutées avec attention et rencontrées avec émotion, m’ont fortement touché. Des destins incroyables, connus comme mon ami Jarry, qui avait le désir profond d’être papa, ou Douze Février, victime de graves brûlures, ou méconnus, atteint de la maladie de Charcot, ou traumatisé par un deuil familial, aujourd’hui, tous se dédient à aider les autres à traverser ces mêmes épreuves. Nous travaillons pour que leurs portraits soient au coeur d’une exposition mobile, qui débuterait en mars – avril 2025 à Cannes, et qui se déplacerait dans toute la France. Il serait aussi question de créer des rendez-vous d’échanges et des conférences autour de ces thèmes. Les mairies sont libres de me contacter pour en discuter. C’est un projet qui me remet les pieds sur terre et que je souhaite être engageant et impactant auprès du public.