Après dix ans passés à Paris dans l’univers de la haute joaillerie, Jérémy et Pauline Marquet ont choisi Beaune pour conjuguer passion et art de vivre. Leur ambition : rendre la joaillerie accessible à tous, du bijou fantaisie à la pièce d’exception. Cinquième génération de bijoutiers à s’installer dans ce lieu emblématique de la place Carnot, Pauline et Jérémy Marquet succèdent depuis décembre 2024 à la famille Oudard. Ensemble, ils incarnent une nouvelle vision de la joaillerie : plus ouverte, plus vivante, mais toujours guidée par l’exigence du savoir-faire.

Une histoire de passion et de transmission
Originaires de la région, Pauline et Jérémy sont revenus à Beaune après plusieurs années parisiennes. « Nous voulions offrir à notre enfant une vie plus apaisée, près de nos familles, tout en poursuivant notre passion », confie Pauline, fille de commerçants du bassin beaunois. Jérémy, lui, a fait ses armes dans la capitale. « À Paris, j’ai eu la chance de travailler dans un atelier de haute joaillerie. On réalisait des pièces uniques pour des maisons de vente, des familles royales ou des collectionneurs privés. J’y ai appris à manier les techniques les plus anciennes comme les plus modernes. Chaque pièce était un défi », raconte-t-il avec un sourire. Autodidacte passionné, il s’imprègne des savoirs de ses collègues, dont certains cumulaient trente ans de métier. « J’ai tout appris là-bas. C’était une école de rigueur et de créativité. »

Une bijouterie ouverte à tous
De retour à Beaune, le couple tombe sous le charme de la boutique Oudard, véritable institution. « C’était une évidence, presque un passage de témoin », sourit Pauline. « Nous partageons les mêmes valeurs et le même amour du métier. » Sous l’enseigne Bijouterie Marquet, ils réinventent le concept : un espace où chacun peut trouver son bijou, quel que soit son budget. « Nous voulions casser l’image élitiste de la joaillerie. Ici, on trouve des bijoux de 25 € comme des créations à 15 000 € », précise Pauline. La boutique propose environ 1 500 références : bagues, colliers, boucles d’oreilles en argent, en plaqué or, en or 9 ou 18 carats, mais aussi des pièces en diamant de synthèse.

Un atelier d’artisanat au cœur de la boutique
Dans l’atelier, installé à l’arrière de la boutique, Jérémy travaille chaque jour à la réparation, la restauration, la transformation ou la création de bijoux. « Nous donnons une seconde vie aux bijoux oubliés, raconte-t-il. Beaucoup de gens héritent de bijoux qu’ils ne portent pas. Plutôt que de les laisser dormir, on peut les transformer : une bague devient un pendentif, un bracelet se change en bague. » Le client peut même apporter son propre or. « On refond la matière pour créer une nouvelle pièce. C’est économique, durable et chargé de sens. Vous conservez l’âme du bijou, mais sous une forme différente. »

Du rêve à la réalité
L’un des points forts de la Bijouterie Marquet, c’est le sur-mesure. « Certains clients arrivent avec une idée floue ou une photo trouvée sur Internet. À partir de là, on dessine, on adapte, on crée. La seule limite, c’est le budget », explique Jérémy. Grâce à ses contacts parisiens, il peut également dénicher des pierres rares ou des perles d’exception. Aucune sous-traitance : tout est fait maison, dans le respect de la tradition artisanale.

La touche familiale
Derrière l’atelier, Pauline veille au bon fonctionnement de la boutique et à la relation client. « Le commerce, c’est ma seconde nature », dit-elle en riant. Ensemble, ils forment un duo complice et complémentaire. Leur philosophie ? Allier la précision du geste à la chaleur humaine. « Chaque bijou raconte une histoire, et c’est un privilège de la faire durer », conclut Jérémy.

Lara Lazare.