Vous avez alerté sur les difficultés financières des départements. Quels leviers souhaitez-vous activer pour garantir leurs ressources et assurer la continuité des services publics, notamment en milieu rural ou concernant leur mission de solidarité ?
Les Départements sont en première ligne face à l’explosion des dépenses sociales, et l’État nous demande de contribuer de façon déraisonnable au redressement des comptes publics, à hauteur de 10 millions d’euros pour la Côte-d’Or. Et puis dans le même temps, nos recettes s’effondrent.
Avec la crise de l’immobilier, les droits de mutation à titre onéreux – DMTO – (la part des Départements comprise dans les frais de notaire) ont chuté de près de 30 %, soit 32 millions d’euros.
Alors pour préserver notre capacité à agir, j’ai pris la décision de saisir la possibilité donnée par le Gouvernement de relever temporairement le taux des DMTO de 0.5 point. Nous ne l’avons pas fait par gaîté de cœur. C’est une mesure d’urgence, adoptée à l’unanimité par notre assemblée, qui nous permettra de tenir le cap.
Mais ça ne suffira pas, et j’ai formulé plusieurs demandes au Gouvernement pour permettre aux Départements de faire face.
La désertification des territoires ruraux est un défi majeur. Quelles actions mettez-vous en place pour maintenir l’accès aux soins, aux écoles et aux transports en Côte-d’Or ?
Dans ce contexte difficile, j’ai fixé 2 lignes rouges.
La première, c’est le maintien de notre présence territoriale. On continuera d’intervenir en proximité, pour 100 % des Côte-d’Oriens sur 100 % du territoire. Dans nos 47 collèges publics, nos centres routiers, nos EHPAD, nos casernes de pompiers, nos espaces solidarités.
Et la deuxième ligne rouge, c’est le maintien de nos investissements pour l’avenir. Un budget de 96 millions d’euros cette année. Avec l’objectif de renforcer encore l’attractivité de la Côte-d’Or et œuvrer à son développement équilibré, entre villes et campagnes.
L’éducation et les collèges sont une compétence départementale essentielle. Quels investissements sont prévus pour moderniser les établissements et améliorer les conditions d’apprentissage des collégiens en Côte-d’Or ?
Investir pour l’avenir, c’est notamment investir pour nos 47 collèges publics. Nous poursuivons nos efforts pour renouveler les équipements et garantir des moyens performants pour l’apprentissage des élèves.
En 2025, ce sont 15 millions d’euros qui sont dédiés aux collèges pour leur modernisation, leur sécurisation et la végétalisation des cours.
Je veux que les jeunes se voient un avenir en Côte-d’Or. J’y tiens beaucoup et nous avons lancé une grande enquête auprès de tous les collégiens du Département. Et j’entends les écouter, car c’est notre avenir collectif.
Quel bilan tirez-vous du développement de la marque « Savoir-Faire 100 % Côte-d’Or » depuis son lancement ? Quels impacts concrets a-t-elle eus sur les producteurs locaux, l’économie du territoire et l’attractivité des savoir-faire régionaux ?
On a fêté il y a quelques mois les cinq ans de la marque et elle connaît aujourd’hui un vrai succès, une vraie reconnaissance de la profession avec 21 restaurateurs/chefs ambassadeurs, plus de 500 producteurs et plus de 1000 produits labellisés.
On l’a vu encore à l’occasion du salon de l’agriculture. C’est une marque de reconnaissance pour se dire qu’à la source du plaisir que l’on a de la gastronomie, il y a des producteurs. Et cette marque est faite pour eux.
C’est une marque d’hommage, de reconnaissance de nos agriculteurs dont je connais les difficultés. Et chaque fois que je vais dans un restaurant et que je vois ce petit carré bleu 100 % Côte-d’Or, c’est un symbole de qualité, d’engagement citoyen, et je leur en suis très reconnaissant.
L’attractivité et le développement économique du territoire sont des enjeux cruciaux. Quels sont les investissements prioritaires pour 2025, notamment en matière d’infrastructures et d’aménagement du territoire ?
En matière d’investissement d’avenir, nous avons terminé le déploiement du Très Haut Débit, chantier de 141 millions d’euros, et nous allons poursuivre le travail en investissant massivement pour le numérique et l’intelligence artificielle au service des collectivités et des habitants.
Cela passe aussi avant tout par le bon entretien et la sécurisation de nos routes. Nous y consacrons cette année 22 millions d’euros.
Et nous continuons également à investir aux côtés des communes, 20 millions d’euros en 2025.
Et je tiens à rappeler que tous ces investissements, c’est aussi de l’emploi pour nos entreprises côte-d’oriennes, qui assurent près de 75 % des travaux commandés par le Département.
C’est aussi …