LA FERME DE LA RUCHOTTE : LA VIE AU RYTHME DU VIVANT

À Bligny-sur-Ouche, à quelques kilomètres de Beaune, Frédéric Ménager cultive bien plus qu’un potager ou un élevage.
À la Ferme de la Ruchotte, c’est un écosystème complet qui prend vie chaque jour, au rythme du vivant, des saisons et des gestes répétés avec amour.
Ici, on respecte la terre, on chérit les bêtes, on cuisine ce que l’on cultive et surtout, on partage.

COMME POINT DE DÉPART

À la Ruchotte, les journées commencent tôt. Très tôt. À 6h, Frédéric commence par arroser et désherber. Puis vient le moment de la récolte, différente selon la saison : salades, herbes aromatiques, carottes, céleris-rave… tout ce qui pousse dans ce jardin en liberté contrôlée.

Les animaux suivent : huit races anciennes de volailles, concept assez unique en France. Frédéric les nourrit, les observe, veille à leur confort, mais leur laisse aussi chercher leur nourriture naturellement dans les grands espaces de verdure qui leur sont dédiés.

« Elles sont reposantes, sympas, on a du mal à l’expliquer, mais il y a un lien qui se tisse », confie-t-il.

En milieu de matinée, la cuisine prend le relais. Frédéric remonte ce qui a été récolté pour effectuer les premières préparations du jour.
« Je me tourne de plus en plus vers une cuisine végétale, ça me parle beaucoup et surtout lorsque le printemps arrive et que le potager nous gâte de tous ses beaux produits », explique le cuisinier.

Mais la volaille reste une constante, fidèle au cœur du projet de la Ferme de la Ruchotte.

PRÉSERVER ET TRANSMETTRE LE PATRIMOINE

Au cœur du poulailler qui accueille jusqu’à 1500 volailles sur l’année, chaque poule est élevée entre sept et neuf mois, à mille lieues des standards industriels. Frédéric parle d’élevage biologique, lent, et enraciné dans l’histoire paysanne française.

« Le goût est différent. Ces animaux ont une vie réelle, une croissance normale. Et ça, ça change tout. »

Respect du vivant, zéro produit chimique, alimentation saine pour les animaux, autant de valeurs que Frédéric Ménager tient à appliquer et à diffuser. La ferme tend vers une quasi-autonomie en électricité et en eau, et l’objectif reste le même depuis le premier jour : avoir le moins d’impact possible sur l’environnement tout en continuant à améliorer encore les conditions de vie des animaux et le jardin.

Frédéric accueille aussi des visiteurs : des enfants, des écoles, des convives venus manger à l’auberge.
« À mon âge, il est temps de transmettre. »

Le message est simple, mais essentiel : mieux vaut manger moins de viande, mais en manger mieux. Respecter les sols, les animaux, la nature et les hommes. Pas de leçon, mais des faits, du vécu, de l’exemple.

À la Ruchotte, on ne fait pas juste pousser des légumes ou élever des poules. On cherche à se reconnecter au temps long, à la nature, à l’essentiel. La ferme est un projet de vie, un outil de transmission, un lieu d’équilibre précieux.

Jamie Lee MICHEL