Tout d’abord Malika, comment allez-vous après ces dernières semaines de confinement ?
Je prends mon mal en patience comme beaucoup de gens… Cette année a été très particulière. Les mesures sanitaires dès le mois d’octobre m’ont empêché de vivre pleinement la sortie de mon livre. Aujourd’hui, je travaille d’arrache-pied pour faire découvrir au grand public cet ouvrage qui me tient à cœur. Bien sûr parce que c’est un aboutissement professionnel dans ma carrière de journaliste mais également parce qu’il met en lumière de nombreuses femmes aux discours forts.
On vous connaissait Miss France, animatrice télé, mannequin, mais pas auteur. Comment le projet de « Fuck les complexes » est-il né ?
Je suis une férue de littérature ! J’ai grandi entourée de livres. Mais écrire un livre c’était un pas que je n’étais pas encore prête à franchir. Et pourtant me voici, parce que ma maison d’édition m’a laissé le temps de donner du corps à un sujet important, celui des complexes. Je voulais écrire un livre … comme dire … utile. C’est bête mais je voulais, à mon petit niveau, écrire un livre qui rapprocherait les gens et casserait l’isolement qu’on ressent souvent… Alors ce livre, c’est le projet d’une vie pour moi, mais c’est quelque chose qui s’est construit avec patience, recul et douceur, surtout lorsqu’on rentre dans l’intimité d’individus. Ma notoriété m’a aidé à recueillir des témoignages de femmes qui avaient besoin de se confier, et ma formation de journaliste m’a aidé à relater leurs maux par le biais de mes mots. Et parce que ces femmes m’ont ouvert leur cœur, je leur ai aussi ouvert le mien.
En effet, dans ce livre, vous vous livrez également.
Oui, c’était important d’expliquer qu’on peut être reine de beauté, être sous le feu des projecteurs durant des années, voyager dans le monde entier ou porter les plus beaux vêtements, si le regard que l’on porte sur soi n’est pas le bon alors rien de tout cela n’a d’importance. Je suis d’une timidité maladive, mais j’ai travaillé contre cela en faisant de la télé par exemple. Je suis aussi une femme qui se compare à d’autres femmes. C’est aussi une lutte du quotidien que de ne pas regarder ce qui se passe ailleurs, encore plus avec les réseaux sociaux où nous sommes envahies d’images à tout va. Dans ce livre, je donne la parole à des femmes victimes d’accidents, des grandes brûlées, ou des femmes de petite taille. Leurs histoires vont vous faire relativiser, puis, dans un second temps, vous vous sentirez solidaires envers elles mais il ne faut pas que le travail s’arrête là. C’est surtout vis-à-vis de nous-même qu’il faut faire les meilleurs choix. De ma rencontre avec des professionnels de l’épanouissement personnel, j’ai revu mon utilisation du réseau Instagram par exemple, pour qu’il soit plus positif. Il faut faire les bons choix, suivre les gens qui nous font du bien et prôner le naturel.
Mais vous pouvez comprendre que ce genre de messages très optimiste est plus facile à dire de la part de belles femmes comme vous.
C’est toujours une question de point de vue. Je peux être très jolie sur une photo pour certains, mais moi j’y trouverais toujours des défauts. Il y a forcément des parts d’ombres. Peut-être que chez les Miss nous les cachons mieux parce que nous incarnons un certain rêve, un certain idéal. Cette année, nous fêtons les 100 ans de l’élection Miss France. Il y a une vraie amitié entre nous parce que nous sommes liées par cette aventure unique mais également parce que nous échangeons beaucoup sur nos émotions… Toutes les femmes sont livrées avec leur lot d’inquiétudes et c’est tout à fait normal ! Alors, parlons-en !
C’est aussi …
Rennaise, née en 1987, Malika Ménard devient Miss Normandie en 2009. Un an plus tard, elle est sacrée Miss France. A l’issue de son sacre de reine de beauté, elle se consacre pleinement à ses études de journalisme et décroche son diplôme qui lui permet d’exercer le métier de ses rêves. Elle collabore alors pour divers médias presse comme TV Magazine ou radio comme Le Mouv. Elle devient présentatrice télé pour la chaîne l’Equipe 21, NRJ 12, Syfy… En 2018, elle co-anime une émission matinale sur France 3 Normandie.