Face à l’urgence climatique, l’aménagement paysager ne peut plus se limiter à l’esthétique. À Puligny-Montrachet, l’entreprise V2G Paysages en a fait son cheval de bataille. Depuis 2003, Mélanie et Stéphane Violot-Guillemard conçoivent des jardins durables, vivants et intelligents, capables de résister aux dérèglements du climat. Une vision engagée, profondément végétale.

V2G Paysages, c’est d’abord un credo : le végétal avant tout. À une époque où les surfaces minérales prolifèrent dans les jardins, Mélanie Violot-Guillemard s’en tient à une philosophie simple et puissante : « Je plante, je plante, je plante. Le jardin doit rester un espace vivant, coloré, frais en été, structurant en hiver ». Une démarche qui prend tout son sens dans un contexte de réchauffement climatique.

Des jardins résilients, conçus avec bon sens
Face aux épisodes de sécheresse, aux canicules à répétition, à l’érosion des sols et à l’effondrement de la biodiversité, le rôle du paysagiste prend une toute nouvelle dimension. Aménager un jardin aujourd’hui, c’est aussi penser le climat de demain. « Le jardin, ce n’est plus juste une affaire de décoration. C’est un outil de fraîcheur, d’utilisation raisonnée de l’eau, de refuge pour la faune locale. Un levier d’adaptation très concret », explique Mélanie Violot-Guillemard.

Concrètement, un paysagiste engagé comme V2G peut limiter les îlots de chaleur en remplaçant les revêtements minéraux par du végétal, favoriser l’infiltration de l’eau dans les sols grâce à des matériaux perméables et des plantations adaptées, créer de l’ombre naturelle avec des arbres à grand feuillage ou des pergolas végétalisées, améliorer la résilience du sol par des plantations denses, des couvres-sols, du paillage végétal. La consommation d’eau peut être réduite grâce à des essences rustiques, peu gourmandes, issues de pépinières adaptées au climat local.

Il s’agit également de préserver les insectes pollinisateurs et les petits animaux en favorisant les espèces locales. Il s’agit d’un véritable projet écologique : imaginer des aménagements paysagers qui s’adaptent, par le choix d’essences rustiques adaptées au climat bourguignon, sourcing de plantes issues de pépinières locales partageant une philosophie durable, refus de l’exotisme mal placé : « Je ne vais pas conseiller un olivier à un client, ce n’est pas un arbre pour nos latitudes ».

Les créations de V2G intègrent peu de minéral, pour ne pas amplifier les îlots de chaleur, et privilégient des couvre-sols végétaux qui retiennent l’humidité et limitent les mauvaises herbes. Par exemple : l’Hedera, la vinca, le geranium vivace… plus efficaces et esthétiques que les graviers d’ardoise. « Le minéral est vite monotone. Le végétal, lui, bouge, change, respire. C’est ce qu’on veut offrir dans nos jardins. »

L’eau, une ressource précieuse à gérer autrement
L’arrosage est un autre enjeu central. V2G recommande l’irrigation intelligente, programmée la nuit, et raisonnée selon les besoins réels des plantations. L’arrosage est essentiel les trois premières années, le temps que le système racinaire s’installe. « Après ça, les plantes vivent leur vie. On les a choisies pour ça. Mais il faut leur donner ce coup de pouce initial », souligne Mélanie.

L’entreprise déconseille l’installation précipitée de « cuves » de récupération d’eau, parfois mal dimensionnées et génératrices de problèmes (stagnation, moustiques). L’important est de réfléchir globalement : emplacement, ensoleillement, nature du sol, usage futur du jardin.

L’approche paysagère devient ici globale : climat, eau, sol, faune, entretien, esthétique, usage… tout est pris en compte dans la conception du projet. Un jardin écologique bien pensé, ce n’est pas un jardin sauvage laissé à l’abandon, mais un espace vivant structuré, équilibré et soutenable.

Particuliers, entreprises, collectivités : tous trouvent chez V2G une écoute, une pédagogie, une expertise technique, et un respect sincère de la nature. « On ne vend pas un jardin clé en main. On co-construit un espace qui vivra, évoluera avec le temps, et qui répond aux contraintes réelles du terrain et du climat », insiste Mélanie.

Lara Lazarre