Bruno Colin est un vigneron particulièrement talentueux qui exploite avec sensibilité et justesse ses belles parcelles de la côte de Beaune. Les vins sont vibrants, ils reflètent à travers leur grande pureté les nuances de leur terroir.

Chassagne-Montrachet, Puligny- Montrachet, Saint-Aubin, Santenay et Maranges… ces terroirs magiques du domaine Bruno Colin savent, comme nulle part ailleurs, transcender le chardonnay ou le pinot noir. Ils sont des emblèmes de la grande viticulture française et la demande
mondiale ne faiblit pas. Bruno Colin a hérité d’un savoir-faire ancestral, il est issu de dix générations de viticulteurs à Chassagne-Montrachet (on trouve une branche des Colin viticulteurs dès le XVIIe siècle). Après un passage au lycée Viticole de Beaune, Bruno commence à travailler avec ses parents et son frère en 1993 au domaine familial Michel Colin-Deleger. 2003 signe le partage du domaine en trois entités : Domaine Michel Colin-Deleger, Domaine Philippe Colin et Domaine Bruno Colin. En 2004, Bruno Colin signe son premier millésime et en 2015, les parents décident de prendre leur retraite et cèdent leurs terres aux deux frères.

ELÉGANCE ET PUISSANCE
Le Domaine Bruno Colin couvre 8,5 hectares répartis sur cinq communes : Chassagne- Montrachet, Puligny-Montrachet, Saint- Aubin, Santenay et Maranges. Les vins de Bruno Colin respectent bien l’identité des terroirs en ne masquant ni leur puissance ni leur élégance. Le Domain offre 20 appellations différentes dont treize Premiers Crus et deux Grands Crus pour une production annuelle comprise entre 60 000 et 70 000 bouteilles déclinées à 70 % en chardonnay et 30 % en pinot noir. Ces bouteilles se retrouvent sur les plus belles tables du monde : « nous consacrons 70 % de la production à l’export et 30 % en France majoritairement auprès des restaurateurs et des cavistes ». La philosophie du domaine est simple: proposer, à travers ses vins, la plus pure expression de leurs terroirs d’origine. « Je travaille plus sur le côté minéralité, fraîcheur pour des vins moins riches et gourmands. En chardonnay par exemple, les Chaumées ou Morgeot sont plus ronds, gourmands tandis qu’un Remilly sera plus minéral et tendu. Il y en a pour tous les goûts. » Sa vision a profondément changé ces dernières années. « Je travaille de façon plutôt classique (travail mécanique des sols avec des labours et buttages et récolte manuelle pour les vendanges) avec une mouvance bio depuis 25 ans sans en chercher la certification, plus par convictions. Il est essentiel de pouvoir toujours protéger la vigne des aléas. » L’essentiel du travail se fait à la vigne : « quand arrive la vendange, 90 % du travail est fait. Reste à trouver la meilleure date de récolte pour assurer le bon équilibre propre à chaque millésime. Il faut que le vin s’exprime au mieux par rapport à sa position géographique, à la composition des sols, de sa maturité et de son acidité ». Cela se traduit ensuite en cave par des élevages plutôt longs. La vinification des chardonnays commence par une fermentation dans des cuves en inox thermo régulé puis se prolonge en fûts de chêne de 350 litres. Ce rapport vin/bois est plus intéressant sur ce volume. Le vin gagne en précision et en fraîcheur. Le vin reste en fûts un an avant d’être remis en masse dans des cuves inox pendant 4 à 6 mois. En tout l’élevage peut durer jusqu’à 18 mois afin de préserver la fraîcheur que ce soit pour des Bourgogne Aligoté ou pour des Grands Crus comme Chevalier- Montrachet. « Aujourd’hui ce sont les vins qui décident de leur mise en bouteilles et plus nous, précise
Bruno Colin. Nous n’avons plus le souci de place pour les stocker d’un millésime à l’autre. Nous venons de rénover l’ancienne cuverie de mes grands-parents dans le village de Chassagne-Montrachet. En plus d’être un lieu de stockage, cette nouvelle cave nous permet de recevoir nos clients professionnels ou notre clientèle fidèle de particuliers pour des dégustations. »

TRADITION ET MODERNITÉ
Bien ancré dans le terroir, le Domaine Bruno Colin n’en demeure pas moins moderne. Il ne cesse d’explorer de nouvelles voies comme ce « rosé » le Domaine de Brunelly (contraction de Bruno et Nelly, prénom de son épouse) produit en très petite quantité (1 000 bouteilles sur le millésime 2022) réservée à la restauration de Beaune, Milan ou Paris. « C’était plus pour s’amuser. Nos terroirs ne produisant pas de rosé, j’ai eu envie de faire un essai sur les vignes de pinot noir de Chassagne-Montrachet. C’est un coup d’essai qui donne un rosé très clair comme celui de Provence, fruité avec une belle longueur et un aspect terroir en fin en bouche. Un vrai bonbon ! »

Jeannette Monarchi