L’HÔTEL-DIEU DES HOSPICES CIVILS DE BEAUNE LE CORPS, L’ÂME ET LE SOIN EN DIALOGUE

par | 17 Déc, 2025 | Découvertes, Made In France

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À L’AUBE D’UN NOUVEAU CYCLE CULTUREL, L’HÔTEL-DIEU DES HOSPICES CIVILS DE BEAUNE POURSUIT SA MISSION : FAIRE VIVRE UN PATRIMOINE HOSPITALIER UNIQUE AU MONDE, ENTRE MÉMOIRE, ART ET HUMANITÉ. RENCONTRE AVEC SANDRINE ALLARD-SAINT-ALBIN, RESPONSABLE DE L’HÔTEL-DIEU, QUI NOUS DÉVOILE LES GRANDES LIGNES DE LA PROGRAMMATION 2026.

 

Le triptyque 2023-2025 touche à sa fin. Quelle était sa philosophie ?
Ce cycle s’articulait autour de trois valeurs fondatrices de l’Hôtel-Dieu : hospitalité, charité et humanité. Pendant trois ans, nous avons cherché à redonner le sens premier de cette institution charitable fondée en 1443, avec une programmation, accessible et ancrée dans l’histoire du lieu. L’objectif était de proposer une offre culturelle ouverte à tous : habitants, touristes, professionnels, familles…

Quelles formes a pris cette ouverture au public ?
Nous avons multiplié les formats : ateliers, conférences, escape game, rencontres avec des soignants et des passionnés du site, mais aussi des projets artistiques originaux. Par exemple, l’intervention d’Anne Caillaud, ancienne directrice de l’Athenaeum, a permis de partager le “regard de la voisine d’en-face” sur l’Hôtel-Dieu. Nous avons également monté des procès imaginaires avec les avocats du barreau de Dijon, inspirés de faits historiques, ou encore collaboré avec le club d’astronomie de Beaune pour observer la voûte céleste et scruter les charpentes du bâtiment. Le bilan est très positif : nous avons réussi à susciter l’intérêt des publics locaux et touristiques, et à faire de l’Hôtel-Dieu un patrimoine vivant hospitalier où l’on ne vient pas seulement découvrir les espaces mais aussi expérimenter, sentir et comprendre les lieux.

Vous ouvrez en 2026 une nouvelle programmation. Quelle en est la ligne directrice ?
Ce nouveau cycle, intitulé “De l’esprit hospitalier”, explorera les liens entre le corps, l’âme et le soin en trois volets : les MOUVEMENT(S) du corps en 2026, les PASSION(S) de l’âme en 2027 et les LANGAGE(S) du soin en 2028. Nous voulons aborder ces thèmes de façon sensible, en mobilisant tous les sens, tout en restant fidèles à notre ancrage historique.

Pourquoi avoir choisi les MOUVEMENT(S) du corps comme point de départ ?
Parce que le corps est au cœur de tout acte hospitalier, qu’il s’agisse de soigner, d’accompagner ou de créer. En mai 2026, nous organiserons un grand week-end festif autour du mouvement : danse, hip-hop, photographie, stop motion, musique, ateliers gustatifs, autant de propositions qui nous mettent en éveil et permettent au public d’être acteur de sa découverte. Le mouvement sera aussi abordé sous un angle historique, avec l’exposition d’objets des collections liés à la thématique, qui retracent l’évolution des gestes médicaux, des bâtiments et des pratiques de soin au fil des siècles.

Comment souhaitez-vous faire vivre cette thématique aux visiteurs ?
Nous allons élargir l’expérience sensorielle : le visiteur pourra toucher, sentir, goûter, écouter. Manipuler une ardoise, un vêtement d’époque, une vaisselle d’étain, c’est une autre manière d’appréhender le patrimoine. L’idée est de rendre le lieu plus incarné, plus proche, tout en valorisant la transmission du savoir-faire hospitalier. Nous voulons montrer que le soin passe aussi par le geste, le contact et l’échange.

Quelle place garde la création artistique dans ce nouveau cycle ?
Elle est essentielle ; c’est un ressort dynamique. L’art contemporain, le spectacle vivant ou encore le cinéma sont des formes d’expression qui permettent d’aborder autrement un patrimoine historique, de l’inscrire dans une temporalité qui est ponctuée par des périodes d’essor, de stagnation ou de progrès. Nous travaillons en 2026 avec des artistes, des danseurs, des musiciens qui traduisent cette notion de MOUVEMENT(S) en jouant sur l’individualité du corps, les corps entrelacés, les actions d’entrecroisement ; ils traduisent et révèlent certains enjeux sociétaux.

En quelques mots, quelle est votre vision pour les années à venir ?
Notre mission est de rappeler que l’Hôtel-Dieu n’est pas qu’un monument historique : c’est un héritage vivant. Nous avons encore aujourd’hui à Beaune un hôpital en activité, avec des services spécialisés, et ce, grâce notamment à la vente des vins des Hospices de Beaune, qui permet de financer la modernisation des établissements. C’est un cercle vertueux qu’il faut préserver. L’esprit hospitalier, c’est cela : prendre soin des autres, mais aussi de soi, être les furtifs passeurs d’une histoire qui relie patrimoine, santé et humanité depuis près de 600 ans.

Jamie Lee MICHEL.

 

HÔTEL-DIEU DES HOSPICES CIVILS DE BEAUNE

Informations & réservation :
reservation-hoteldieu.hospices-de-beaune.com

HÔTEL-DIEU DES HOSPICES CIVILS DE BEAUNE

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