Camille & Alice, vous êtes heureux malgré toute cette instabilité ambiante ?
Camille : Je suis l’homme le plus chanceux sur terre de passer les confinements avec Alice qui est une merveille. En plus nous avons passé le premier confinement chez sa maman, du coup j’ai gagné des points et mis en distance mes autres beaux frères… la compétition est féroce 😉 D’un point de vue professionnel, ca devient difficile d’avancer, il serait temps qu’on reprenne une vie normale.
Alice : Les confinements nous ont permis de faire plein de choses en famille et proche de la nature. Nous en avons profité pour faire pas mal d’activités au grand air, et même à la maison c’est sport à la télé toute la journée ! Là pendant qu’on se parle, il y a la pétanque qui tourne en boucle…
Vous êtes un peu un « couple goal » sur les réseaux sociaux : beaux, gentils, amoureux… C’est quoi votre filtre magique ?
Alice : Et encore on se restreint parce qu’on a conscience que sinon ca serait « too much », mais sincèrement on est heureux, vraiment, on s’aime.
Camille : S’il y a bien un secret qu’on pourrait donner c’est : la communication. Et pourtant ce n’était pas mon fort, mais avec Alice j’ai appris.
Alice : Lui il a développé le courage. Celui de me dévoiler, de me mettre à nue en mettant de côté mon égo. C’est vrai, au début d’une relation tout est beau, tu te montres sous ton meilleur jour, et puis quand les failles apparaissent, tu as peur de les dévoiler.
Plus qu’une faille c’est une vraie épreuve de la vie que vous avez traversé ensemble quelques temps après votre rencontre…
Alice : Un an après nos débuts, j’ai appris être atteinte d’un cancer du sein. J’avais très peur qu’il me quitte, et en même temps j’aurai compris, je ne voulais pas lui infliger ce lot de malheur dans sa vie ainsi qu’à sa fille (Jazz, 7 ans, issue de son union avec Valérie Bègue). 30% des conjoints partent après l’annonce d’un cancer…
Camille : Quand elle l’a dévoilé sur les réseaux, beaucoup ont salué mon courage d’être resté. Je me suis senti obligé de prendre la parole pour rétablir une vérité : celles qui sont fortes et qui ont du courage ce sont celles qui doivent affronter la maladie. Moi, en tant que conjoint, mon devoir est de la soutenir, je ne suis pas un héros. Ce sont ceux qui partent qui doivent être pointés du doigt. Ca n’a jamais été une option de la quitter, j’étais serein. Je me suis dit que j’avais la chance d’être en bonne santé, je devais être solide pour deux, et mettre de la bonne humeur.
Alice, vous êtes mannequin, notamment lingerie, comment ce cancer a touché votre féminité ?
Jusqu’au bout, lors des examens je n’y croyais pas, car je n’ai que 32 ans, même si j’ai une tante qui en est décédée. Finalement j’ai eu de la chance car il a été détecté assez tôt, même si j’ai du subir une ablation, j’ai tenu à remonter rapidement sur les podiums. Prendre la parole sur ce sujet était pour moi important, notamment à travers un blog dédié* car je recevais beaucoup de messages de femmes dans la même situation. La plus jeune avait 17 ans et son cancer s’était métastasé. Je me suis rendue compte qu’il y avait peu de célébrités qui en parlaient, c’est un sujet très tabou ; Elles ont peur de ne plus être sollicitées, d’avoir l’étiquette de la femme « malade ». Moi, j’ai décidé d’en sortir du positif malgré tout, je prends mes prises de parole comme une vraie responsabilité. Mannequin, ou pas, ancienne miss ou pas, juste en tant que femme, la féminité est forcément ébranlée. J’avais peur que Camille soit dégouté de ce sein amputé, il m’a beaucoup aidé à regagner mon estime en me rappelant comme j’étais belle.
Camille, votre célébrité est utile pour faire passer des messages solidaires forts comme ce cancer ?
Avant d’être connu j’étais déjà engagé dans des associations, alors bien sûr la célébrité est un beau tremplin pour pouvoir encore mieux se faire entendre. Donner le sourire à un enfant juste en étant présent à ses côtés c’est magique. Je suis actif notamment avec l’association « sourire à la vie » et je sensibilise au cancer du colon dans l’émission « Stars à nu » diffusée ce mois-ci sur TF1.
Vous êtes tous les deux dynamiques avec plusieurs casquettes, avez-vous trouvé votre équilibre ?
Camille : Dernièrement j’ai été élu aux bureaux franciliens de natation. Mon but n’est pas de faire de la politique mais de continuer à insuffler du sang neuf à ce milieu qui en a encore besoin, malgré la popularité que nous lui avons apporté. Je suis en train de monter des interventions dans le milieu entrepreneurial également, j’ai passé un diplôme de conférencier et je développe des outils pédagogiques, je suis à fond !
Alice : J’ai fait une fac d’histoire de l’art, j’aimerais bien réaliser une série de peintures et les exposer. J’essaye aussi d’être comédienne, j’ai participé dernièrement au film « L’amuse gueule». En France ce n’est pas facile de switcher d’un milieu à un autre surtout quand on a commencé en tant que mannequin lingerie. Mais pour l’heure les castings sont en stand-by car j’ai un projet encore plus grand qui m’attend… nous allons avoir un bébé !
Félicitations ! Comment se passe cette grossesse ?
Alice : J’ai un peu l’impression d’être bipolaire avec mes sauts d’humeur, mais je suis assez sereine je sais que la nature est bien faite. Camille : Je la trouve tellement belle enceinte, je n’arrête pas de lui dire. Il n’y a rien de plus beau que de porter l’amour sous son ventre. Plein de choses se préparent pour 2021, c’est assez émoustillant, et le bonheur est trop fort pour que ca devienne stressant ! Alice : Avec un homme aussi merveilleux que Camille, j’ai beaucoup de chance et j’accueille tous ces changements avec bonheur.