« Dijon a une identité gastronomique reconnue » selon Nadjoua Belhadef, Adjointe au maire de Dijon en charge du commerce et de l’artisanat

par | 18 Juil, 2023 | Interview

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L’art de vivre à la dijonnaise vient d’être mis en lumière par le célèbre magazine Times qui classe Dijon comme « le havre de vie des gourmets » parmi les 50 meilleurs endroits au monde en 2023. Saluant la culture gastronomique de la Cité des Ducs de Bourgogne, ce palmarès révèle sa qualité de vie et ses atouts commerciaux, que nous relate Nadjoua Belhadef, Adjointe au maire de Dijon en charge du commerce et de l'artisanat.

Que pensez-vous de ce beau coup de projecteur sur la ville de Dijon qualifiée comme le « havre des gourmets » ?
Je suis assez fière de ce classement qui est le résultat de la politique volontariste menée par François Rebsamen et qui a conduit à la transformation de la Ville de Dijon. En plus de cette mention dans le Times, d’autres médias tels que CNN ont relaté le dynamisme de la Ville. Dans la même veine, le Guide Vert Michelin nous a octroyé une étoile verte récompensant les initiatives éco-responsables mises en place par un établissement, traduisant un engagement fort en faveur de la gastronomie durable. Nous sommes ravis pour la Ville mais également pour l’ensemble de nos partenaires économiques qui font la richesse de Dijon. Ces forces vives travaillent au quotidien à nos côtés pour accueillir les Dijonnais et les touristes en proposant une offre de qualité. La gastronomie est une réelle fierté d’autant plus que le « repas gastronomique des Français »
a été classé comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette pratique sociale salue notre façon de vivre épicurienne qui sied bien à Dijon. Nous avons la chance d’avoir une grande diversité d’établissements avec des offres de qualité allant de la brasserie au chefs étoilés en passant par les salons de thé, restaurants traditionnels. C’est assez gratifiant d’autant plus que nos chefs sont faiseurs à nos côtés en proposant des événements tels que des master classes pour faire découvrir notre gastronomie, les brunchs des Halles de juin à septembre. Cette identité gastronomique reconnue a permis un accroissement du nombre de touristes.

Est-ce que l’attractivité de la Ville se reflète également dans les autres secteurs commerçants et artisanaux ?
La ville de Dijon possède une très grande surface commerciale diverse et variée avec 3 000 commerces dont 1 500 en centreville, avec un taux de vacance très bas de 5 %, soit plus de deux fois moins que celui des autres villes de même taille (12 %). Parmi ces 3 000 commerces, 23,04 % concernent les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, 25 % de services, 12,5 % de commerces alimentaires et 4 % équipements à la personne. Autant de chiffres qui reflètent parfaitement bien la richesse et le dynamisme de la ville. Certes, le commerce et l’artisanat ont une part non négligeable dans l’attractivité de la ville mais l’offre culturelle est importante également. Dijon est une ville de culture avec son Musée des Beaux-Arts rénové avec 180 000 visiteurs accueillis depuis janvier, l’Opéra et sa programmation riche et variée, la Cité Internationale de la gastronomie et du vin et 850 000 visiteurs en un an… Tout cet ensemble d’équipements font la renommée du territoire afin de prétendre que les touristes restent à Dijon avec des retombées économiques sur l’hôtellerie et la restauration. Pour autant, nous ne méconnaissons pas les difficultés que rencontrent certains secteurs que ce soient dans la recherche de personnels ou encore le coût de l’énergie et des matières premières. Nous allons à leur rencontre et nous sommes à leurs côtés comme lors du Covid avec l’octroi d’une aide directe non remboursable de 2,5 millions d’euros ou plus récemment auprès de nos artisans boulangers grâce à une aide à la Jeune Chambre Economique pour l’accompagnement technique des dossiers.

Pouvez-vous nous relater le travail d’accompagnement de votre service et les aides apportées aux porteurs de projet ? Comment « vendez-vous » l’image de Dijon à l’extérieur ?
Le service Commerce et artisanat de la Ville de Dijon dont je remercie l’engagement des agents gère l’ensemble des demandes d’installation (enseigne, terrasse, licence, vente au déballage, marché ambulant, marché dont les Halles…). Il octroie des subventions aux associations commerçantes pour financer leurs animations. Il développe des activités telles que Garçon la note qui plaît beaucoup (35 concerts), les Jeudis dijonnais un festival musical avec des concerts sur différentes places de la ville, Place en Musique le dimanche pour accompagner les commerces ouverts le dimanche… Nous restons à l’écoute des porteurs de projet et leur prodiguons conseils et aides. Nous avons créé un guichet unique qui est un facilitateur de démarches avec une seule adresse, un seul numéro de téléphone, une même plate-forme pour des demandes d’autorisations de travaux, d’enseignes, de terrasses, de licences… Nous vendons Dijon comme une ville agréable à vivre que ce soit pour attirer les marques ou des habitants et nous faisons en sorte qu’ils s’y épanouissent. Dijon est la seule ville du Grand Est à voir le nombre de ses habitants augmenter grâce à ses équipements et ses structures qui donnent envie de s’installer, aux activités que l’on peut pratiquer mais aussi dans l’offre de logements puisque la Ville a une politique active mais raisonnée de construction écologique, le tout pour une ville agréable, économique, écologique et sociale.

La Cité internationale de la gastronomie et des vins vient de souffler sa première bougie. Avez-vous de nouveaux projets qui vont poursuivre la transformation de Dijon ?
Dijon est une ville en ébullition constante depuis 2001. Elle accompagne la rénovation du centre Dauphine portée par un promoteur privé. Ce magnifique projet s’inscrit dans la politique d’attractivité commerciale et touristique de la ville et de valorisation patrimoniale du centre historique de Dijon, en lien avec le classement Unesco. Les surfaces commerciales représenteront près de 4 000 m2, et il y aura 5 500 m2 de bureaux multi-preneurs dont l’arrivée d’Urgo, groupe qui réaffirme son ancrage au coeur de Dijon. Il est prévu sur les toits un restaurant panoramique avec terrasse. En lien avec la Chambre d’Agriculture, nous allons créer un label « Fait maison », véritable certification des établissements proposant du fait maison en circuit-court dans l’objectif de promouvoir la qualité de nos producteurs locaux que nous soutenons par ailleurs avec le marché des producteurs locaux en centre-ville et déployé dans les quartiers tels qu’à Montchapet. La ville porte également la réhabilitation complète de la base nautique, la rénovation du camping du Lac Kir qui sera requalifié en quatre étoiles avec la volonté de développer des logements atypiques. L’Organisation internationale de la vigne
et du vin (OIV) a choisi Dijon pour accueillir son futur siège dans l’hôtel particulier Bouchu d’Esterno. En attendant la réalisation des travaux, l’OIV est présente à la Cité internationale de la gastronomie et du vin. Cette installation va impliquer des flux importants de personnels, touristes, congrétistes… autant de retombées pour le commerce dijonnais. Dijon a également été choisie pour accueillir une partie des collections du Muséum national d’Histoire naturelle, parmi 38 villes candidates. Autant de projets qui rendent les Dijonnais fiers de leur ville belle, propre, dynamique et écologique… À chaque fois que la Ville s’implique dans un projet, cela va dans le sens de l’intérêt des Dijonnais et de ses partenaires locaux.

Jeannette Monarchi

Nadjoua Belhadef

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